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kyudo : Art ou Sport ?

 

Pour répondre à cette question, il est intéressant de comparer le Kyudo à deux autres disciplines japonaises : la Calligraphie et le Thé, et de suivre les commentaires de quelques experts.

Le Kyudo, vu par D.T. Suzuki

D.T. Suzuki, dans sa préface de 1953 à "Le Zen dans l'Art Chevaleresque du Tir à l'Arc" de E.Herrigel, décrit très bien ce qui distingue le Kyudo d'un simple "sport", et ce qui le rattache aux "Arts" japonais :

 

"Un des caractères les plus notables dans l'exercice du Kyudo, et en fait de tous les "arts" tels qu'on les étudie au Japon - et probablement aussi dans d'autres pays d'Extrême-Orient - c'est qu'on n'en attend pas des résultats simplement utilitaires ou des jouissances uniquement esthétiques, mais qu'on y voit un moyen de former le mental, et même de le mettre en contact avec la réalité ultime.
Aussi le tireur à l'arc ne se propose-t-il pas seulement de toucher la cible ; l'escrimeur ne manie pas son épée uniquement pour triompher de son adversaire ; le danseur ne danse pas simplement pour exécuter avec son corps certains mouvements rythmés. Il faut d'abord que le mental se mette au diapason de l'Inconscient...

...Si l'on veut vraiment maîtriser un art, les connaissances techniques ne suffisent pas. Il faut passer au-delà de la technique, de telle sorte que cet art devienne "un art sans artifice", qui ait ses racines dans l'Inconscient. Dans le cas du Kyudo, l'archer et la cible ne sont plus deux entités opposées, mais une seule et même réalité. L'archer n'a plus conscience de lui-même comme d'un être occupé à atteindre le centre de la cible devant lui. Et cet état de non-conscience ne s'obtient que quand l'archer, complètement vidé et débarrassé de son ego, ne fait plus qu'un avec l'amélioration de son habileté technique - bien qu'il y ait dans cette habileté quelque chose d'un ordre tout différent que ne peut donner aucune étude méthodique du tir à l'arc."

 
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